mercredi

Je presente ici un ensemble de 6 poèmes sur le thème de la rebellion. Celle-ci pourra être faite envers la societé, la religion, les conventions poétiques ou bien même sociales. Rimbaud à dans son oeuvre beaucoup cherché le depassement des limites et des interdit. Pour exprimer cette revolte le jeune poète utilise diverses formes, mais l'acquisition d'un veritable novation poétique se fait plutot ressentir vers la fin de son ecriture, après "le dérèglement de tous les sens" que Rimbaud a sans doute effectuer. Je dirais que mes poèmes ne s'enchainent pas logiquement. A vous le loisir de choisir l'ordre que vous preferez. Ceci dit je vous exposerez les poèmes dans l'ordre du site afin de simplifier la tâche.

Le premier poème est Venus anadayodème, celui-ci répond au thème de la révolte grâce à sa derision d'un mythe qui est Venus. Elle est ici transposée dans le corps d'une vielle femme répugnante.

Le texte qui suit est le prologue d'Une saison en enfer. Le genre ambigu de ce texte renforce l'appartenance du poème au thème. En effet Rimbaud y relate sa "descente aux enfers" en exposant sa vision du monde à son maitre : Satan.

Viendra ensuite Oraison du soir. On y rencontre un garçon à 2 visages. Ce sujet passe après aux louanges de la fête tout en critiquant la religion. Le thème y sera donc évidemment present.

 L'orgie parisienne ou Paris se repeuple, qui sera le prochain poème, fait une critique par l'ironie de la haute bourgeoisie versaillaise en les replacant dans le contexte de fête depravée. 


Dans le chatiment de Tartuffe Rimbaud mène une forte critique de la religion. Il va même jusqu'à ridiculiser un de ses represantants. Cest en quoi la rebellion est trés impregnée dans ce texte.


Le dernier texte, qui est Rage de Cesars, fait un portrait peu avantageux de Napoléon III. Rimbaud y met en scène la perte de pouvoir de celui-ci ce qui revient à contester la politique française de l'époque.

 



 Vénus Anadyomène
Comme d'un cercueil vert en ferblanc, une tête
De femme à cheveux bruns fortement pommadés
D'une vieille baignoire émerge, lente et bête,
Avec des déficits assez mal ravaudés ;

Puis le col gras et gris, les larges omoplates
Qui saillent ; le dos court qui rentre et qui ressort ;
Puis les rondeurs des reins semblent prendre l'essor ;
La graisse sous la peau paraît en feuilles plates ;

L'échine est un peu rouge, et le tout sent un goût
Horrible étrangement ; on remarque surtout
Des singularités qu'il faut voir à la loupe...

Les reins portent deux mots gravés : Clara Venus ;
– Et tout ce corps remue et tend sa large croupe
Belle hideusement d'un ulcère à l'anus.
 
 

jeudi




Prologue d'une saison en Enfer


"Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s'ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient.
     Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. − Et je l'ai trouvée amère. − Et je l'ai injuriée.
     Je me suis armé contre la justice.
     Je me suis enfui. Ô sorcières, ô misère, ô haine, c'est à vous que mon trésor a été confié!
     Je parvins à faire s'évanouir dans mon esprit toute l'espérance humaine. Sur toute joie pour l'étrangler j'ai fait le bond sourd de la bête féroce.
     J'ai appelé les bourreaux pour, en périssant, mordre la crosse de leurs fusils. J'ai appelé les fléaux, pour m'étouffer avec le sable, le sang. Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie.
     Et le printemps m'a apporté l'affreux rire de l'idiot.
     Or, tout dernièrement m'étant trouvé sur le point de faire le dernier couac ! j'ai songé à rechercher la clef du festin ancien, où je reprendrais peut-être appétit.
     La charité est cette clef. − Cette inspiration prouve que j'ai rêvé !
     "Tu resteras hyène, etc...," se récrie le démon qui me couronna de si aimables pavots. "Gagne la mort avec tous tes appétits, et ton égoïsme et tous les péchés capitaux."
     Ah ! j'en ai trop pris :  − Mais, cher Satan, je vous en conjure, une prunelle moins irritée ! et en attendant les quelques petites lâchetés en retard, vous qui aimez dans l'écrivain l'absence des facultés descriptives ou instructives, je vous détache ces quelques hideux feuillets de mon carnet de damné.


Le texte proposé ici, a sans doute une grande visée autobiographique pour Rimbaud. Celui-ci avait trouvé un équilibre idéal et harmonieux, mais ce sentiment se dégrade peu à peu jusqu'à ce qu'il se transforme en chaos. Rimbaud valorise désormais tout ce qui est considéré comme mal, comme la haine, la violence. Cette nouvelle vision du monde dépasse les conventions sociales et traditionnelles ,jusqu'à magnifier l'enfer. Il dépasse aussi les conventions poétiques, ses textes sont plus obscur, Rimbaud enlève à sa poésie tout ce qui la caractérise en bafouant les règles établies. N'es-ce pas le but même d'une révolte ?  Cette peinture de Salvador Dali est ce qui illustre pour moi le mieux ce poème. En effet l'apect confus et psychedelique serait une assez bonne representation de la nouvelle vision de Rimbaud. Tout ce qui est "normal" peut toujours être transformer en un reflet plus flou, plus obscure.

Oraison du soir

Je vis assis, tel qu'un ange aux mains d'un barbier,
Empoignant une chope à fortes cannelures,
L'hypogastre et le col cambrés, une Gambier
Aux dents, sous l'air gonflé d'impalpables voilures.

Tels que les excréments chauds d'un vieux colombier,
Mille Rêves en moi font de douces brûlures :
Puis par instants mon coeur triste est comme un aubier
Qu'ensanglante l'or jeune et sombre des coulures.

Puis, quand j'ai ravalé mes rêves avec soin,
Je me tourne, ayant bu trente ou quarante chopes,
Et me recueille, pour lâcher l'âcre besoin :

Doux comme le Seigneur du cèdre et des hysopes,
Je pisse vers les cieux bruns, très haut et très loin,
Avec l'assentiment des grands héliotropes.


Ce texte de Rimbaud peut paraitre assez choquant et c'est pour cela que mon attention c'est porté dessus. Rimbaud nous presente un jeune homme angelique, d'apparence sage pour nous devoiler ensuite son visage caché, en effet le jeune homme semble être en réalité un buveur invétéré. A ceci est incorporer une subtil critique de la religion. Cette ôde au tabac et à l'alcool termine par une scène ou ce garçon urine vers le divin. La photographie de david wojnarowicz reflète cette attitude desinvolte de la part de Rimbaud en reintegrant cette scène dans un cadre moderne.
 

L'orgie Parisienne ou Paris se repeuple


Ô lâches, la voilà ! dégorgez dans les gares !
Le soleil expia de ses poumons ardents
Les boulevards qu'un soir comblèrent les Barbares.
Voilà la Cité belle assise à l'occident !

Allez ! on préviendra les reflux d'incendie,
Voilà les quais ! voilà les boulevards ! voilà
Sur les maisons, l'azur léger qui s'irradie
Et qu'un soir la rougeur des bombes étoila.

Cachez les palais morts dans des niches de planches !
L'ancien jour effaré rafraîchit vos regards.
Voici le troupeau roux des tordeuses de hanches,
Soyez fous, vous serez drôles, étant hagards !

Tas de chiennes en rut mangeant des cataplasmes,
Le cri des maisons d'or vous réclame. Volez !
Mangez ! Voici la nuit de joie aux profonds spasmes
Qui descend dans la rue, ô buveurs désolés,

Buvez ! Quand la lumière arrive intense et folle,
Foulant à vos côtés les luxes ruisselants,
Vous n'allez pas baver, sans geste, sans parole,
Dans vos verres, les yeux perdus aux lointains blancs,

Avalez, pour la Reine aux fesses cascadantes !
Écoutez l'action des stupides hoquets
Déchirants ! Écoutez, sauter aux nuits ardentes
Les idiots râleux, vieillards, pantins, laquais !

Ô coeurs de saleté, bouches épouvantables,
Fonctionnez plus fort, bouches de puanteurs !
Un vin pour ces torpeurs ignobles, sur ces tables...
Vos ventres sont fondus de hontes, ô Vainqueurs !

Ouvrez votre narine aux superbes nausées !
Trempez de poisons forts les cordes de vos cous !
Sur vos nuques d'enfants baissant ses mains croisées
Le Poète vous dit : " Ô lâches, soyez fous !





Rimbaud à dans sa jeunesse assisté à la commune ayant eu lieu à Paris. Après la victoire du gouvernement sur le peuple Rimbaud écrit un poème satirique à ce sujet. L'extrait que j'ai choisi de ce poème sont les 8 premières strophes qui font l'objet d'ironie. Rimbaud fait mine d'inviter les habitants de Versailles, qui était à l'époque le lieu de rassemblement des membres du gouvernement, à fêter la libération de Paris. Il leur propose de se jeter dans la luxure et le pêché. Rimbaud semble adhérer à leurs idées mais se contredis en laissant apercevoir sa propre opinion grâce au discours outrancier qu'il utilise pour décrire l'effervescence générale. Mais aussi grâce à l'anaphore "Ô lache" et  "Ô coeurs de saletés" qui sont comme extérieur au texte et montre le vrai visage de Rimbaud et son avis. J'utilise pour illustrer ce poème un court métrage violent se déroulant à Paris. La violence des images concorde avec la violence des mots dans ce poème de Rimbaud. Je pense aussi que Paris, étant le sujet le plus important de ce texte, je me devais de prendre un film qui attaché une place importante à cette ville. C'est pourquoi j'ai pris ce court métrage de Vicenzo Natali qui fait partie d'un film entièrement dédié à la Capitale qui se nomme Paris je t'aime.

Le chatiment de Tartuffe


Tisonnant, tisonnant son coeur amoureux sous
Sa chaste robe noire, heureux, la main gantée,
Un jour qu'il s'en allait, effroyablement doux,
Jaune, bavant la foi de sa bouche édentée,
Un jour qu'il s'en allait, "Oremus", - un Méchant
Le prit rudement par son oreille benoite
Et lui jeta des mots affreux, en arrachant
Sa chaste robe noire autour de sa peau moite !
Châtiment !... Ses habits étaient déboutonnés,
Et le long chapelet des péchés pardonnés
S'égrenant dans son coeur, Saint Tartufe était pâle !...
Donc, il se confessait, priait, avec un râle !
L'homme se contenta d'emporter ses rabats...
- Peuh ! Tartufe était nu du haut jusques en bas !



 Ce poème fait une critique de la religion. Il l'accuse d'être responsable du refoulement de la sexualité. Il pense que celle-ci ment, qu'elle est hypocrite envers les pauvres, qu'elle les opprime plus qu'elle ne les aide. Rimbaud inverse les rôles et violente un représentant direct de la religion qui est Tartuffe. Il le ridiculise en nous le montrant nu. Ceci est la manière de Rimbaud pour se revolter contre cette société du XIX qu'il estime oppressante et dont la religion est un des preceptes fondateurs. C'est donc pour cela que j'ai choisi cette photographie de David Lachapelle qui fait partie de toute une série visant à ridiculiser la religion en integrant Jesus, personnage fondateur de la religion chretienne, dans des paysages urbains avec des personnes qui ne seraient jamais accepté par cette religion. En effet ces gens representent dans notre monde contemporain tout les vices de la religion.





 Rage de Cesars est un poème tiré des Cahier de Douai; Rimbaud fait ici le portrait de Napoléon III, souverain de l'époque. Il y dépeint un homme malade, affaibli. L'Empereur est montré comme un tyran, il revient de la guerre et repense à sa défaite amerement perdue. Il constate la fin de son emprise politique. Ce poème de Rimbaud renforce son non-conformisme ; celui-ci se rebelle contre le pouvoir et prône la liberté. Il critique un homme puissant, representant la France. Cette photo de Marcos Lopez rejoint les idées de Rimbaud. En effet on peut rapprocher ces 2 oeuvres a travers ces 2 hommes, tout deux puissant,qui perdent peu à peu la vie et leurs pouvoirs.